Bravo à Alireza Firouzja, Maxime Vachier-Lagrave, Étienne Bacrot, Jules Moussard, Maxime Lagarde et au capitaine, Sébastien Mazé
Trophée Napoléon
Grande fête des échecs à la Roche /Yon ce samedi 30 Novembre. Christian Bauer a remporté le Trophée Napoléon au terme d’un match haletant.
Un peu de poésie:
Une superbe simultanée dans des locaux eschériens
Almira Skripchenko dans le feu de l’action
Nos licenciés Nolwenn Boutmin et Alain Jovelin ont tenu presque 2 heures en simultanée contre Almira Skripchenko, Marc’andria Maurizzi, Deimanté Daulyté-Cornette et Christian Bauer et gagné un échiquier multi dédicacé !
« L'expert des échecs Bruce Pandolfini a inventé plus de 350 parties pour que la série Netflix soit la plus réaliste possible. Mais, au-delà de la stratégie, il a aussi appris aux acteur·rices à se comporter comme de véritables champion·nes. » Article des Inrockuptibles 2/11/2020
Interview de Judith Polgar dans le New York Times : « Comment Le Jeu de la Dame a initié un nouveau débat sur le sexisme dans les échecs. La série Netflix à succès montre les combats des femmes dans un jeu qui compte peu de grands maîtres féminins. Mais la réalité est bien pire, dit la joueuse N°1. »
Magnus Carlsen à propos de The Queen's Gambit sur Chess 24 : « En parlant des échecs féminins, Carlsen a ajouté qu'il voudrait évidemment que les femmes soient performantes aux échecs, mais ne pense pas que les règles actuelles avec une section "open" et une section féminine aident les femmes à donner le meilleur d'elles-mêmes. »
Interview sur Daymotion d’Andreea Navrotescu, championne d’échecs et GMI, à propos de la série :
Mais le livre originel inspirant la série Netflix est sorti en 1983, soit bien avant l'avènement de Judit Polgar.
Article de Philosophie MagazineLes échecs, un jeu humain, trop humain par Octave Larmagnac-Matheron publié le 03 décembre 2020
La série Le Jeu de la dame a ravivé l’intérêt pour les échecs. Pourquoi fascinent-ils toujours à l’heure où l’intelligence artificielle bat les plus grands champions ? Réponse avec un philosophe oublié, Amédée Ponceau.
Carton plein pour Le Jeu de la dame, la nouvelle minisérie Netflix qui plonge le spectateur dans l’univers des échecs. L’intrigue – portée par Anya Taylor-Joy qui campe Beth Harmon, une orpheline prodige – n’y est pas pour rien. Mais l’intensité de l’histoire, qui revisite certaines des parties les plus célèbres, suffit-elle à expliquer l’intérêt pour cette série ? N’y a-t-il pas aussi quelque chose comme une fascination inhérente pour les échecs ? Assurément, répondrait Amédée Ponceau (1884-1948), philosophe spiritualiste aujourd’hui tombé dans l’oubli : si nous nous passionnons pour les échecs c’est que ceux-ci sont comme le symbole de l’existence humaine, tiraillée entre spontanéité et mécanisme.
Pour Ponceau, en effet, pouvoir jouer aux échecs est un signe distinctif de l’homme, comme il l’explique dans Initiation philosophique (1944) : « Un joueur d’échecs ne peut pas être un automate […]. Le joueur non automatique est le perpétuel inventeur d’un ordre stratégique dans lequel prend place chaque coup joué, sans que ce coup à lui seul ne constitue jamais la stratégie totale. Ce sont d’autres coups antérieurs ou bien seulement pensés tout d’abord pour être ultérieurement exécutés, qui lui donnent ou promettent de lui donner l’efficacité. À cette stratégie, l’automate ne peut jamais opposer que des déclenchements spasmodiques, à effets limités. » Par stratégie, nous devons « entendre moins un dispositif fixé d’avance et immuable qu’une action susceptible de s’infléchir à chaque coup dans un sens différent de son action initiale. »
Contrairement à une intelligence artificielle, qui prévoit dès le début de la partie l’ensemble des coups possibles et n’est donc jamais étonnée, le propre d’un joueur humain, c’est de pouvoir être surpris. Le joueur humain est en effet incapable d’envisager tous les cas de figure. Et sa décision, à l’instant T, n’est donc pas nécessairement celle que la machine considérerait comme la meilleure. Avoir une stratégie est, pour Ponceau, la manière par excellence d’agir en tenant compte de cette incertitude, en intégrant l’espace de jeu ouvert par notre propre finitude. Avoir une stratégie, c’est, en ce sens, pouvoir en changer – troquer son répertoire limité de situations envisagées pour un autre. Le joueur humain « s’inspire du spectacle offert à chaque instant par l’échiquier, il passe du spectacle à une façon nouvelle de “penser la partie” […]. De cette structure, il engendre une représentation future, en route vers la solution. Rien de tel, évidemment, chez l’automate. […] Il n’y a pas de monde pour lui » qui ne se réinvente jamais. Sa tactique est toujours déjà envisagée comme possibilité, et son « choix » est toujours nécessaire.
Au contraire, le joueur humain est « un inventeur de tactiques perpétuellement renouvelées ». Il représente, à ce titre, l’existence humaine tiraillée entre « l’automatisme et la spontanéité ». Et Ponceau d’ajouter que « le corps est comparable à un joueur d’échecs authentique, à celui qui invente, à celui qui s’invente lui-même ». Pour être un bon joueur d’échecs, il faut s’instruire des exemples de stratégies auxquelles d’autres joueurs, avant nous, ont donné réalité – et que notre adversaire est donc capable d’envisager. Beth ne cesse d’ailleurs de rejouer des séquences bien connues des amateurs d’échecs – Rachid Gibiatovich Nejmetdinov contre Genrikh Kasparian à Riga en 1955 ; la célèbre « partie de l’opéra » de 1858 entre Paul Morphy et Charles II de Brunswick, etc. Mais, de cette logique mécaniste, il faut savoir se détacher et tirer le coup inattendu, comme le démontre le final de la série. Pour ne pas divulgâcher, il suffit de dire que Beth réalise une manœuvre rare et audacieuse qui justifie le titre original de la série. Le jeu d’échecs donne ainsi de la vie l’image particulièrement juste d’un « acte fondamental perpétuellement repris ».
Une partie d'échecs dans l'espace
Deux cosmonautes russes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ont affronté ce mardi un champion d’échecs se trouvant sur Terre.
Equipés d’une tablette électronique en guise d’échiquier, Anatoli Ivanichine et Ivan Vagner ont joué en apesanteur contre le grand maître international Sergueï Kariakine, se trouvant, lui, au musée de l’Espace à Moscou
L’événement était organisé pour célébrer les 50 ans du premier match d’échecs, le 9 juin 1970, entre des cosmonautes soviétiques en mission et des collègues sur Terre.